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M. Vanderk fils.

Juste ou non.

M. Vanderk père.

Ou non ?

M. Vanderk fils.

Ne vous alarmez pas. Hier au soir, j’ai eu quelque altercation, une dispute avec un officier de cavalerie… Nous sommes sortis : on nous a séparés… Parole aujourd’hui.

M. Vanderk père, en s’appuyant sur le dos d’une chaise.

Ah ! mon fils !

M. Vanderk fils.

Mon père, voilà ce que je craignais.

M. Vanderk père, avec fermeté.

Je suis bien loin de vous détourner de ce que vous avez à faire. (Douloureusement.) Vous êtes militaire, et quand on a pris un engagement vis-à-vis du public, on doit le tenir, quoi qu’il en coûte à la raison, et même à la nature.

M. Vanderk fils.

Je n’ai pas besoin d’exhortation.

M. Vanderk père.

Je le crois, et puis-je savoir de vous un détail plus étendu de votre querelle et de ce qui l’a causée, enfin de tout ce qui s’est passé ?

M. Vanderk fils.

Ah ! comme j’ai fait ce que j’ai pu pour éviter votre présence !

M. Vanderk père.

Vous fait-elle du chagrin ?

M. Vanderk fils.

Ah ! jamais, jamais je n’ai eu tant besoin d’un ami, et surtout de vous.