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quelques raisons, quelques folies de votre âge, de ces niaiseries qu’un père peut soupçonner, mais ne doit jamais savoir, quelque peine que cela me fasse, je n’exige pas une confidence dont nous rougirions l’un et l’autre : voici les clés, sortez… (Le fils tend la main et les prend.) Mais, mon fils, si cela pouvait intéresser votre repos et le mien et celui de votre mère ?…

M. Vanderk fils.

Ah ! mon père !

M. Vanderk père.

Il n’est pas possible qu’il y ait rien de déshonorant dans ce que vous allez faire.

M. Vanderk fils.

Ah ! bien plutôt…

M. Vanderk père.

Achevez.

M. Vanderk fils.

Que me demandez-vous ? Ah ! mon père, vous me l’avez dit hier : vous avez été insulté ; vous étiez jeune ; vous vous êtes battu ; vous le feriez encore. Ah ! que je suis malheureux ! je sens que je vais faire le malheur de votre vie. Νοn… jamais !… Quelle leçon !… Vous pouvez m’en croire : si la fatalité…

M. Vanderk père.

Insulté… battu… le malheur de ma vie !… Mon fils, causons ensemble, et ne voyez en moi qu’un ami.

M. Vanderk fils.

S’il était possible que j’exigeasse de vous un serment… Promettez-moi que, quelque chose que je vous dise, votre bonté ne me détournera pas de ce que je dois faire.

M. Vanderk père.

Si cela est juste.