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M. Vanderk fils.

Pourquoi donc me l’avoir caché ?

M. Vanderk père.

Par une prudence peut-être inutile : j’ai craint que l’orgueil d’un grand nom ne devînt le germe de vos vertus ; j’ai désiré que vous les tinssiez de vous-même. Je vous ai épargné jusqu’à cet instant les réflexions que vous venez de faire, réflexions qui, dans un âge moins avancé, se seraient produites avec plus d’amertume.

M. Vanderk fils.

Je ne crois pas que jamais…



Scène V


Les mêmes, ANTOINE, le domestique de M. d’Esparville.
M. Vanderk père.

Qu’est-ce ?

Antoine.

Il y a, monsieur, plus de trois heures qu’il est là. C’est un domestique.

M. Vanderk père.

Pourquoi faire attendre ? Pourquoi ne pas faire parler ? Son temps peut être précieux ; son maître peut avoir besoin de lui.

Antoine.

Je l’ai oublié, on a soupé, il s’est endormi.

Le domestique.

Je me suis endormi ; ma foi, on est las… las… diable est-elle à présent ? Cette chienne de lettre me fera damner aujourd’hui.