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Scène II


Les mêmes, M. VANDERK FILS.
Le domestique. (Voyant entrer M. Vanderk fils.)

N’est-ce pas là lui ?

Antoine.

Non, non restez. Parbleu ! vous êtes un drôle d’homme de rester dans ce magasin pendant trois heures.

Le domestique.

Ma foi, j’y aurais passé la nuit, si la faim ne m’avait pas réveillé.

Antoine.

Venez, venez.



Scène III


M. VANDERK FILS, seul.

Quelle fatalité ! je ne voulais pas sortir ; il semblait que j’avais un pressentiment. N’importe ! un commerçant… un commerçant… au fait, c’est l’état de mon père, et je ne souffrirai jamais qu’on l’humilie… Ah, mon père ! mon père ! un jour de noce ! je vois toutes ses inquiétudes, toute sa douleur, le désespoir de ma mère, ma sœur, cette pauvre Victorine, Antoine, toute une famille. Ah ! Dieu ! que ne donnerai-je pas pour reculer d’un jour, d’un seul jour ; reculer… (Le père entre, et le regarde.) Non, certes, je ne reculerai pas. Ah, Dieu ! (Il aperçoit son père. Il reprend un air gai.)