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Victorine

C’est ce que j’ai pensé.

Antoine

Est-il seul dans la marine ?

Victorine

C’est ce que je me disais.

Antoine

N’y a-t-il que lui de jeune ?

Victorine

C’est vrai.

Antoine

Il faut avoir le cœur bien sensible.

Victorine

Ce qui me ferait croire encore que ce n’est pas lui, c’est que ce monsieur a dit que l’officier de marine avait commencé la querelle.

Antoine

Et cependant vous pleuriez.

Victorine

Oui, je pleurais.

Antoine

Il faut bien aimer quelqu’un pour s’alarmer si aisément.

Victorine

Eh ! mon papa, après vous, qui voulez-vous donc que j’aime le plus ? Comment ! c’est le fils de la maison : feu ma mère l’a nourri ; c’est mon frère de lait ; c’est le frère de ma jeune maîtresse, et vous-même l’aimez bien.

Antoine

Je ne vous le défends pas ; mais soyez raisonnable.