mœurs la conservent, qu’il s’agisse d’empêcher la vente des hommes ou d’en punir l’acquisition. Mais ceci n’est plus proprement la question de l’esclavage, c’est celle de la colonisation, et la question de la colonisation conduit droit à celle de la propriété du sol tout esprit qui tient à l’accord dans ses jugements. Le simple fait d’occuper un territoire donne-t-il un droit sur ce territoire ? Faut-il que trois cent millions de blancs, quatre cent millions de jaunes meurent de faim pour laisser quelques milliers de Sioux et de Papous, voire quelques millions de nègres jouir librement des vastes solitudes qu’ils parcourent sans les utiliser, ou dont ils ne cultivent que de faibles parties ? Le droit d’occupation le voudrait ainsi, mais à ce compte toute colonisation serait criminelle, car toutes les terres habitables sont habitées, et les cessions attribuées aux chefs sauvages dans des documents qu’ils ne pouvaient pas comprendre
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