Page:Secrétan – Les Droits de l’humanité, 1912.djvu/55

Cette page a été validée par deux contributeurs.

Les droits de l’homme, telle est l’expression consacrée pour désigner la matière de ces réflexions ; c’est aussi la plus exacte et la plus simple. Si nous y renonçons, c’est qu’elle prête malheureusement à la plus fâcheuse des équivoques. Le sacrifice nous en est imposé par l’ambiguïté significative du mot homme en français, ainsi que du terme correspondant en anglais et dans plusieurs autres langues de l’Europe ; si nous écrivions en allemand, Menschenrechte nous aurait suffi, et cependant les peuples germaniques ne sont pas moins intéressés que les autres à tirer au clair la question de savoir de qui l’humanité se compose. Les déclarations de 1789 ne font point mention des femmes. Celles-ci auraient eu peut-être sujet de s’en féliciter, s’il eût été possible de voir dans un tel silence une manière de reconnaître l’égalité juridique des deux sexes ; mais comme la suite des faits exclut absolument une pareille interprétation, il