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sur ce thème. Mais ce thème est moins un lieu commun qu’il pourrait le sembler. Rien de plus ordinaire, il est vrai, que le désir de rendre à chacun ce qui lui est dû ; la volonté l’est déjà un peu moins. Mais ce qui est rare et même rarissime, c’est que cette volonté soit constante et perpétuelle.

On croit être juste, et même libéral, quand on n’a dans sa constitution qu’une ou deux dérogations au droit commun ou quand, en quelques années passées au pouvoir, on n’a pas fait plus de deux ou trois accrocs à la constitution. Mais la justice qui transige — ne fût-ce que sur un seul point, — la justice qui n’est pas constante et perpétuelle n’est plus la justice, pas plus au sens du droit romain, nous venons de le voir, qu’au sens de la morale chrétienne. Et d’ailleurs, on ne joue pas impunément avec les principes, et une seule exception à la justice en entraîne infailliblement d’autres. Les occasions n’ont pas manqué où nous avons vu