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Pour tracer les limites du droit de l’État et les faire bien saisir à mes auditeurs, j’ai pensé qu’il y avait avantage à énumérer tout ce qu’elles me paraissent renfermer, et c’est ce que je viens d’essayer. Je dois dire maintenant ce qu’elles excluent, et le sujet dont je viens de parler — le proxénétisme — m’y amène.

Si l’État, qui n’a pas le droit d’interdire la prostitution individuelle, pour autant qu’elle n’exerce pas de provocation directe dans des lieux publics et qu’elle est sous la garantie de la liberté individuelle et de l’inviolabilité du domicile — si l’État, dis-je, a le droit et le devoir d’interdire l’exploitation de la prostitution par des tiers[1], ce ne sera pas pour violer lui-même les lois qu’il aura faites ou pour accorder à qui que ce soit le privilège de les violer. Il ne faut pas qu’au mépris des constitutions il

  1. De même que, sans interdire le jeu, il interdit les maisons de jeu.