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habituellement à la colère ou à l’intempérance, cela ne regarde pas l’État. Mais si, dans la colère ou dans l’ivresse, il occasionne un scandale public, s’il maltraite un autre individu ou si, par ses mensonges, il le rend victime d’une escroquerie, alors l’État, dont la fonction est de protéger ses membres les uns contre les autres, ne manquera pas de le punir.

De même, il n’appartient point à l’État d’imposer aux individus la pureté des mœurs et de punir les hommes ou les femmes qui enfreignent les règles de la chasteté. L’État n’a point charge d’âmes et n’a pas à se considérer comme devant être le vengeur de la morale — ainsi que l’ont fait bien des monarques du moyen âge et, plus près de nous, l’illustre et sévère république de Calvin. Il ne doit pas davantage prendre sous son patronage l’incontinence — comme le font actuellement la plupart des États de l’Europe, en érigeant la prostitution