sidérer en lui-même serait plus près du vice que de la vertu ; tout dépend du but auquel on la sacrifie : ceux qui la donnent pour sauver celle d’autrui sont des héros ; ceux qui la donnent pour mettre un ruban sur la poitrine de leur capitaine, pour faire obtenir une dotation à leur général, pour ajouter aux sujets du roi leur maître un peuple qui abhorre sa domination ne nous semblent que des niais, sinon des victimes.
Ce sont là des lieux communs sans doute, des banalités, qu’il faudra répéter souvent encore et qui pourtant font leur chemin. La conscience publique se prononce de plus en plus en faveur de la paix perpétuelle, même dans les pays où l’intérêt des classes dominantes étouffe sa voix. Malgré des reculs brusques et douloureux, causés toujours par l’intérêt particulier des individus ou des groupes en possession du pouvoir, l’histoire marche vers la paix. À l’origine des peuples modernes, la souveraineté se