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sable, il a toujours quelqu’un à ménager, il a besoin d’avoir des partisans dans la masse ; s’il mettait contre lui tout le monde, il serait infailliblement brisé. En démocratie, l’initiative et l’exécution ne font qu’un, le maître n’a rien à ménager, n’ayant rien à craindre : il n’est arrêté par aucune loi lorsqu’il ne lui plaît pas de la respecter. Si fortement qu’il le voulût, il ne saurait se limiter lui-même. Et ce souverain omnipotent n’est pas seulement irresponsable, il est insaisissable ; il n’est pas solidaire de lui-même ; c’est une majorité que l’absence d’un seul peut déplacer, qui se modifie incessamment et dont les membres concourent à la même résolution par les motifs les plus divers, si bien que de ce qu’elle a fait on ne saurait conclure ce qu’elle fera, ne sachant jamais ce qu’elle a voulu faire.


VI


Omnipotence, inconscience, inconsistance, irresponsabilité, sans parler de l’ignorance