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vrier entre à huit ou neuf ans dans un travail qu’il poursuivra jusqu’à la tombe, sans autre plaisir ni but que de boire et de procréer des ouvriers pour un avenir pareil au sien[1].


IV


Ce sont bien deux classes, et le mal, au fond, n’est point là. Le mal est que la seconde, de beaucoup la plus nombreuse, ne se trouve pas dans des conditions compatibles avec le développement de l’humanité. Peut-être même, en y regardant avec attention, découvrirait-on qu’il faut en dire autant de la première. Il y a beaucoup de maux inévitables dans ce monde ; mais rien ne prouve que celui-ci soit inévitable, et ce n’est qu’à titre de mal inévitable qu’on pourrait envi-

  1. Un négociant considérable de Liverpool disait récemment à l’auteur que la moitié des fabricants du Lancashire étaient d’anciens ouvriers. Ce fait intéressant prouverait peut-être qu’un ouvrier sur mille s’élève au-dessus de sa condition première, ce qui ne change pas notre conclusion.