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tions morales, quitte à les dénaturer infailliblement par cette contrainte. Sans nous flatter de convertir personne, ce qu’il nous importe d’établir ici, c’est que si l’assignation légale à chaque enfant d’une part déterminée de la succession paternelle s’entendrait à la rigueur au point de vue de la propriété familiale, où le testament n’est qu’une inconséquence, bien qu’elle ait pour effet la dispersion des héritages et des familles ; si cette assignation se justifie en principe dans le système qui fait de l’État l’héritier légitime universel, et n’y peut être combattue que par des raisons d’intérêt public ; en revanche elle est inconciliable avec l’opinion qui voit dans la liberté l’attribut essentiel de la personne humaine, qui, sur l’aptitude à la liberté fonde le droit à la liberté, qui trouve dans la propriété privée l’effet ensemble et la condition d’une liberté réelle, bref un droit naturel que l’État protège et ne crée point. Dire que