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reste maître de quoi que ce soit. Il est certain que la force publique est nécessaire pour assurer l’exécution des actes par lesquels il a disposé de ce qui était son bien pour le moment où il ne le serait plus, parce que lui-même ne serait plus. Il n’est pas moins évident que si les richesses ne s’héritaient pas, si nul ne possédait que ses gains personnels, les inégalités sociales et le pouvoir qu’elles confèrent aux uns sur les autres, seraient singulièrement atténués. En revanche, pour régler d’abord cette question d’utilité, il est naturel de penser qu’en ôtant aux particuliers la faculté de transmettre leurs biens, on arrêterait l’accroissement de la richesse publique, parce qu’on affaiblirait chez tous et qu’on supprimerait entièrement chez un bon nombre les motifs les plus puissants d’accepter les soucis et de surmonter la fatigue de la production. La richesse totale diminuerait donc par l’affaiblissement des motifs qui poussent à l’ac-