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voulons pas, sachant trop que si l’assistance publique est un foyer de paresse, une source d’imprévoyance, une pépinière de lâcheté, c’est aussi le rempart des exploiteurs et leur citadelle. Quoi de plus commode, après avoir sucé l’ouvrier, que de laisser à l’impôt national ou paroissial la charge d’en soigner les restes ? Il n’y a pas à se gêner, il ne mourra pas de faim ! D’ailleurs, comment discerner avec justesse, l’infortune imméritée de celle qui ne l’est pas ? L’administration de l’assistance publique les place sur le même pied et fait du workhouse un enfer, de peur qu’il n’absorbe tout. Ainsi la charité devient cruelle pour l’assistant et pour l’assisté. Un État bien ordonné ne connaîtrait pas de classe que la force des choses condamne à l’indigence, et la charité spontanée y suffirait amplement aux misères accidentelles.