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vres fonctionne mal lorsqu’elle ôte le nécessaire aux contribuables et d’assistants les fait tomber au rang d’assistés. Et réussît-on même à prévenir les abus les plus graves, pût-on limiter les secours aux innocents de leur misère, il n’est pas sans inconvénient pour la société que les mendiants et les invalides fassent souche d’infirmes et de mendiants ; il n’est pas bon que la sollicitude pour une douleur présente et passagère nous fasse oublier le lendemain et frapper d’un mal permanent les générations futures. La loi qui prétend s’inspirer d’humanité risque de devenir une loi cruelle ; il est plus prudent de s’en tenir à la simple justice, et la justice nous dit nettement que le besoin ne suffit pas à créer un droit. Il impose un devoir à la charité, mais les devoirs de charité ne sauraient être appréciés que par la conscience individuelle. Il n’est aucune hérésie morale aussi dangereuse que d’attribuer une cons-