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en donne. À ne considérer que les rapports qui se sont noués entre les particuliers sous l’autorité des lois, toute la valeur du champ, de la forêt vierge, représente l’épargne de l’acquéreur, son travail, sa liberté, sa personne.

La justice est donc loin d’autoriser la confiscation des domaines par l’expropriation matérielle ou par l’élévation de l’impôt foncier au niveau de la rente même. Économiquement avantageux en certains cas, nuisible peut-être ailleurs, le retour de la terre à la nation ne saurait être effectué selon la justice que moyennant une indemnité complète. L’opération n’est donc possible qu’exceptionnellement, dans les pays où la fortune mobilière, cette création de la veille, surpasse déjà de beaucoup la valeur du sol. Ailleurs le paiement des indemnités promises n’aurait d’autre gage que le succès problématique des opérations agricoles entreprises par l’État ; il n’y aurait de sécurité pour personne. Dans nombre de