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tre légitime que des valeurs par moi créées ou que je tiens de ceux qui les ont créées. Mais ce qui appartient à tout le monde, ce qui n’est l’ouvrage de personne, ce dont la valeur ne tient au travail de personne, cela ne saurait être approprié légitimement par un simple acte de volonté.

S’il est un bien dont la quantité soit invariablement limitée et dont l’usage soit indispensable à chacun, il est d’ailleurs manifeste que l’appropriation de ce bien par quelques-uns mettra tous les autres dans leur dépendance absolue. Nous ne connaissons qu’un bien naturel placé dans ces conditions, mais l’importance en est si grande qu’il semblait constituer toute la richesse dans un état social dont nous ne faisons que sortir : c’est le sol habitable et cultivable. La division de la terre en héritages n’est donc pas de droit naturel, mais uniquement de droit positif. Elle peut se justifier dans l’état social par la volonté du souverain. Si