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I


Pour comprendre la propriété, remontons au commencement, c’est-à-dire à la conscience. De quelque manière que se soit formée la conscience ou qu’elle ait fait son apparition, la conscience existe, elle parle avec autorité chez tous ceux auxquels nous pouvons accorder le nom d’hommes, et nulle autorité ne saurait s’égaler à la sienne, puisque c’est elle, en dernier ressort, qui apprécie les titres de toutes les autorités. Il n’est pas croyable que l’emploi normal de la conscience soit d’abdiquer et de s’anéantir. La personne est donc naturellement sans maître étranger, puisqu’elle trouve en son for intérieur un maître auquel il lui sied d’obéir. L’homme est naturellement libre, maître de son corps et de son activité. Nul n’a de titre pour lui commander, nul ne saurait légitimement disposer de son existence, il a le droit de vivre