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d’eau dans un brasier. Mais si l’on veut bien envisager une fois la question en face, on obtiendra la conviction que toutes les lois touchant le sexe féminin sont conçues très systématiquement dans l’intérêt le plus étroitement exclusif du sexe qui les a faites ; si bien qu’une fois admis que la femme a le droit d’exister, qu’elle est naturellement un but aussi bien que nous et que la loi doit la prendre pour telle, il n’est pas un dispositif inspiré par le principe opposé qui puisse rester debout devant la justice.

Les mœurs préparent les lois, mais les lois, à leur tour, forment les mœurs. Partout l’opinion, dont il est souvent malaisé de distinguer la conscience, tend à se mettre au niveau des codes, au-dessous plutôt qu’au-dessus, et dans les pays où les clergés tiennent à conserver de l’influence, la religion même s’en trouve abaissée. Les confesseurs n’exhortent-ils pas souvent leurs brebis à la patience, sans se montrer trop