Page:Secrétan – Les Droits de l’humanité, 1912.djvu/153

Cette page a été validée par deux contributeurs.

Il faudrait à tout le moins établir encore que la mère est en état de remplir seule les obligations qu’elle a contractées conjointement avec un tiers ou des tiers inconnus. Autrement, pour satisfaire la plus simple justice, la loi devrait exiger que les pères possibles connus fussent tenus solidairement à l’entretien de l’enfant, sous la tutelle de l’autorité publique. L’équité n’est pas seule à réclamer ces réformes incisives, elles ne sont pas moins imposées par l’intérêt public et par la prévoyance. Les enfants naturels ne sont pas seulement des êtres voués au malheur, ce sont des ennemis de la société, constitués tels par les lois mêmes de la société. Et leur nombre est armée, et ce nombre grossit chaque jour : le niveau de la population ne se soutient que par les naissances hors mariage. Mais ici comme ailleurs les considérations les plus puissantes parlent en vain, tous les intérêts sont sacrifiés au besoin d’assurer les plaisirs et