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yeux de la loi que lui prendre son honneur. L’homme peut la poursuivre de ses obsessions, la tromper par ses mensonges, l’illusionner par ses promesses, la vaincre le jour où elle a faim, où elle sollicite du travail, puis la trahir en l’abandonnant elle et son enfant. Il peut faire tout cela ; la loi française le couvre de sa protection. — La loi fait mieux encore : elle aide le coupable à éviter la responsabilité de ses actes. Cet enfant qu’il a mis au monde, le sachant et le voulant, il peut refuser de le reconnaître, de lui donner un nom, de subvenir à ses besoins. Il peut par son abandon vouer à une existence maudite ce pauvre innocent qui ne demandait pas à faire son apparition dans ce monde de douleurs. Il peut couvrir de honte celui qui n’en est pas moins son fils, celle qui n’en est pas moins sa fille. Il peut, s’il le veut, les jeter sur le pavé ignorants, vicieux, bâtards, graine fatale des prisons et du bagne, — eux qui seront plus tard des mendiants, des voleurs ou des prostituées, — écume d’une société qui les repoussera de son sein et les maudira.

« Le vol, la diffamation, sont punis : la loi ferme les yeux sur la séduction et l’abandon ; elle interdit la recherche de la paternité. L’homme peut donc en toute