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tout ce qu’elle veut, de plein droit elle interdit ce qui l’ennuie, parce qu’elle est la majorité. Cette politique est d’une simplicité merveilleuse. « Nous sommes deux, vous êtes un : la majorité décide que vous lui livrerez votre bourse, exécutez-vous ! » Mais si cette règle de conduite est bonne en matière d’impositions, la pensée en réclame une autre. Ainsi compris, le pouvoir de la majorité se réduit au droit du plus fort, et la majorité n’est pas toujours la plus forte ; de pareilles idées ramèneraient à l’anarchie par la route du despotisme. Suivant nous, les droits de la majorité sont des droits délégués, et n’ont trait qu’aux matières qui lui ont été formellement remises par l’acte constitutif de la société. Cette opinion contestée en principe, et peut-être un peu démodée, reste néanmoins indiscutable pour les pays où il existe une constitution écrite, et lorsque une telle constitution garantit formellement la liberté re-