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SONNET.

 Qvand i’ai défaict le dragon amoureux,
Mille penſers comme dents de ſa bouche
Naiſſent ſemez ſe donnans l’eſcarmouche
De cœur, de corps, & d’eſtoc vigoureux.
 A peine cinq de ce chãp mal-heureux
Demeurent francs & de mort & de touche,
Quand ma raiſon ſi bien les défarouche,
Qu’elle baſtit ſa demeure auec eux.
 O que ie crains aprés l’auoir baſtie,
De voir un iour ceſte peau conuertie
En un ſerpent par l’ire de l’Amour :
 Et plus encor de conceuoir engeance,
Qui me rongeant donne double vengeance
A ce tyran qui maiſtrise mon iour.


A. D. V.





EPIGRAMME.

Vn blond, vn noir, vn oliuaſtre
Vous ont penſee tour à tour,
Dictes moi, petite follaſtre,
Qui applique mieux vn emplaſtre
Sur la playe de voſtre Amour ?


A. D. V.