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MVZAIN.

 
Pviſque tes ſubtiles merveilles
Nous donnent la faveur des yeux,
Nous leur donnerons des oreilles,
Tant que nous roulerons les Cieux ;
 Ainsi parloient les Vierges pures,
Mon Gourdin à moi leur Amant,
Et de mille viucs poinctures
Traçoient tes belles decouppeures
Sur vn papier de diamant.


A. D. V.





SONNET.

 
Le baiſer en l’Amour est l’octaue en Muſique,
Vous en auez prins vn, & vous en voulez deux ;
Pourquoi eneruez-vous les accords amoureux,
C’est pecher, diſiez vous, contre la Theorique.
 Non ie ne baiſe point qu’en pure Arithmetique,
Reſpondiſ-ie soudain, deux baiſers sauoureux,
Font nombre l’vnité eſt un rien mal heureux,
Payez moi, vous deuez une choſe Phyſique.
 Que vous eſtes mauuais, repliquaſtes vous lors,
Qui pourvoit reſiſter à arguments ſi forts,
Qui me font ſuccomber en ſi iuste querelle ?
 Moi reſpondit Amour, & d’vn dard furieux,
Qu’il trempa pluſieurs fois aux flammes de voz yeux,
Il m’enfonca le cœur d’une playe immortelle.


A. D. V.