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SONNET.

 
Pvuisse aduenir que ma fiere Maiſtreſſe
Voiant le lict de mon ſombre repos,
En ſouſpirant me tienne ce propos,
La larme à l’œil & le ſein en tristeſſe :
 O ſainct dépoſt, enfant de ma rudeſſe,
Qui tiens mon cœur enlacé dans tes os,
Reçoi benin ces pleurs & ces ſanglots,
Et les regrets que je reſpans ſans ceſſe :
 Tu gis icy pour m’aimer ardemment,
Et i’y mourrai pour finir mon tourment ;
Mais toi, bon Dieu, accompli mon enuie :
 Que noz eſprits ſoient vnis à touſiour,
Et que noz corps ſoient ioincts en un ſeiour :
Face la mort ce que n’a faict la vie.


A. D. V.