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habituelle. Comment donc se fait-il que des critiques clairvoyants comme Armand de Pontmartin et Barbey d’Aurevilly n’aient pas tenu compte de la complexité de sa nature d’artiste ? C’est que, avec leur esprit de parti, ils se placèrent à un point de vue d’où il ne pouvait que leur paraître odieux. Son grand crime à leurs yeux fut moins d’avoir couru, à soixante ans, les guinguettes avec Hortense que d’avoir mis sa main, en 1830, dans celle du chansonnier populaire qui avait contribué plus que personne à renverser Charles X. Et comme cette alliance de l’écrivain royaliste et catholique avec le chansonnier républicain et voltairien avait été cimentée par l’amour d’une femme, il est tout naturel que cette femme ait eu sa large part de leurs réprobations.

Ce sera pourtant l’éternel honneur d’Hortense et ce pourquoi elle occupe une si grande place dans ce livre. Encore n’a-t-il pas dépendu de moi qu’elle ne fût plus grande. J’avais eu l’idée de publier à la suite toutes ses lettres à Sainte-Beuve, mais cela faisait un paquet trop volumineux. J’ai dû me résigner à les publier à part. Quand on les aura lues, on verra quelle femme supérieure était cette « Messaline » et ce « bas-bleu ». — Barbey d’Aurevilly lui-même n’en reviendrait pas. Oh ! non, celle qui a écrit les Enchantements de Prudence n’était pas une