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bénis : je lui dois, en effet, d’avoir écrit mes ouvrages sur Sainte-Beuve et Alfred de Musset, et c’est grâce encore au cinquantenaire de Béranger, comme je le disais tout à l’heure, que je me suis occupé des relations de Chateaubriand avec Hortense Allart de Méritens.

Certes, ce livre contristera plus d’une âme. J’en pourrais nommer quelques-unes de grande distinction qui auraient voulu me voir jeter au feu les lettres d’Hortense à Sainte-Beuve ayant trait à ce pauvre René. Comme si j’avais eu le droit et le pouvoir de mettre ainsi la lumière sous le boisseau !… Chateaubriand a encore des dévots fanatiques — Edmond Biré était du nombre — qui ne peuvent pas croire que chez lui l’épicurien balançait le chrétien ! Assurément, l’un jure à côté de l’autre. Quand on a eu l’honneur incomparable de relever les autels, on ne devrait avoir d’amour que pour Dieu. Mais quoi ! n’est-ce pas aux pieds d’une jeune païenne que fut écrit le Génie du Christianisme, et n’est-ce pas aussi par la vertu de ce livre que cette jeune femme mourut chrétienne ? — N’en voulons donc pas à Chateaubriand d’avoir si bien amalgamé l’amour et la religion qu’on ne saurait pas plus les séparer dans sa vie que dans son œuvre. Il était voué au premier avant d’embrasser la seconde, ou plutôt il avait sucé