ment dans ces amitiés, par des visions fréquentes, par des conversations trop longues, par des familiarités indiscretes ; jusqu’à ce qu’enfin le poison gagne le cœur, & la raison s’obscurcit de sorte, que l’on ne compte pour rien des œillades peu modestes, des paroles tendres, des entretiens libres & pleins de railleries ; d’où naissent des tentations très-rudes & très-difficiles à vaincre.
Fuyons donc ayant toutes choses l’occasion du peché, parce que vous êtes comme de la paille auprès d’un grand feu, & ne vous fiez point à votre vertu, ni à la résolution que vous avez prise de mourir plûtôt que d’offenser Dieu ; car quelque bonne volonté que vous ayez, l’amour sensuel qui s’allume dans ces conversations douces & fréquentes, s’embrasera tellement que rien ne sera capable de l’éteindre. Le desir violent d’assouvir votre passion, vous empêchera d’écouter les remontrances de vos amis : vous perdrez la crainte de Dieu : vous