violence, par la volonté divine & par l’apétit sensitif, & de quelque côté qu’elle se tourne, elle ne peut résister qu’avec peine à de si rudes attaques.
Ce combat n’arrive point dans ceux, qui depuis longtems, se sont fait une habitude, ou de la vertu ou du vice, & qui ayant pris leur parti, veulent toujours vivre comme ils ont vêcu. Car les ames saintes se conforment à la volonté de Dieu, & celles que le vice a corrompuës, suivent la sensualité. Mais que personne ne s’imagine pouvoir acquérir les véritables vertus & servir Dieu comme il faut, s’il n’est dans la résolution de se faire violence à lui-même, de vaincre la difficulté qu’il y a de renoncer à tous les plaisirs du monde, soit grands, soit petits, ausquels il a eu quelque attachement criminel.
De-là vient qu’il se trouve si peu de gens qui arrivent à un haut dégré de perfection. Car après avoir surmonté les plus grands vices, après avoir assuré les plus grands travaux,