de mal. De-là vient que quand il s’agit d’entreprendre quelque bonne œuvre, nous nous y portons incontinent, non pas dans la seule vûë d’obéïr à Dieu, mais à cause d’un certain plaisir que nous trouvons quelquefois à faire les choses que Dieu nous commande.
Cette illusion est d’autant plus fine ; que l’objet de notre affection & de nos désirs est meilleur en soi. Qui croiroit que l’amour propre, tout vicieux qu’il est, nous engage à vouloir nous unir à Dieu ? Et qu’en désirant de posséder Dieu, nous avons souvent plus d’égard à notre interêt qu’à la gloire, & à l’accomplissement de sa volonté, qui est cependant l’unique chose que doivent envisager ceux qui l’aiment, qui le cherchent, & qui font profession de garder la Loi. Pour éviter un écuëil si dangereux, & pour nous accoutumer à ne rien vouloir, à ne rien faire que selon l’impression de l’Esprit divin, & avec une intention très-pure d’honorer celui qui