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les travaux, & de plus rude dans les combats. Avec ces armes jointes à la priére, comme on verra dans la suite, nous serons capables d’exécuter les plus grands desseins & de remporter les plus signalées victoires.

Que si nous manquons à suivre cet ordre, bien qu’il nous semble que nous agissons par les principes d’une véritable espérance en Dieu, nous nous trompons le plus souvent, parce que la présomption est si naturelle à l’homme, qu’elle se mêle insensiblement avec la confiance qu’il s’imagine avoir en Dieu, & avec la défiance qu’il croit avoir de lui-même. Ainsi, pour s’éloigner le plus qu’il lui est possible de la présomption, & pour faire entrer dans toutes ses œuvres les deux vertus qui sont oposées à ce vice, il faut que la considération de sa foiblesse aille devant celle de la Toute-puissance divine, & que l’une & l’autre précéde toutes ses œuvres.