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est la vertu par laquelle nous nous appliquons à mortifier sans relâche nos passions déreglées, qui pendant que nous vivrons ne meurent point, mais poussent & croissent toujours dans notre cœur, comme dans un champ fertile en mauvaises herbes. C’est en vain que l’on prétend faire cesser cette guerre, puisqu’elle ne peut finir qu’avec notre vie, & que quiconque ne veut pas combattre, perdra infailliblement la liberté ou la vie. Hé ! comment ne seroit-il pas vaincu, ayant en tête des ennemis résolus de ne lui donner ni paix, ni treve ; parce que plus on recherche leur amitié, plus on éprouve leur haine. Vous ne devez pourtant vous étonner, ni de leur force, ni de leur nombre, puisqu’en cette sorte de combat nul n’est vaincu que celui qui le veut être ; & que d’ailleurs, vos ennemis n’ont de pouvoir que ce que leur en donne votre Capitaine pour l’honneur duquel vous combattez. Or, jamais il ne permettra que vous tombiez entre leurs mains ;