amitiés mondaines. Dieu n’a que faire de nos biens, parce qu’il a dans lui même indépendamment de nous, le principe de son bonheur & de sa gloire. Lors donc qu’il répand sur nous ses bénédictions, ce n’est point son utilité, mais la nôtre seule qu’il envisage. Dans cette pensée chacun dira en soi-même : Qui eût crů, Seigneur, qu’un Dieu infiniment grand, comme vous, pût mettre son affection dans une créature vile & abjecte, comme moi. Que prétendez-vous, ô Roi de gloire ? Que pouvez-vous espérer de moi, qui ne suis que cendre & poussiére. Cette ardente charité qui vous consume, ce feu qui m’éclaire, & qui m’échauffe tout ensemble, me fait assez voir que vous n’avez qu’un seul dessein ; & je reconnois encore par-là combien votre amour est dégagé de tout interêt : vous ne prétendez autre chose, en vous donnant tout entier à moi dans ce Sacrement que de me transformer en vous, afin que je vive en vous, & que vous vi-
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