l’Auteur de la Vie, mourir par les mains de ses créatures ; de voir la suprême Majesté comme anéantie, la Justice condamnée, la beauté salie de crachats & presque effacée, l’objet de l’amour du Pere Éternel devenu l’objet de la haine des pecheurs ; la lumiere inaccessible abandonnée à la fureur des Puissances des ténébres ; la gloire, la félicitée incréée, ensevelie dans l’oprobre & dans la misere.
Pour vous exciter à la compassion des souffrances de votre Sauveur & de votre Dieu, outre les peines extérieures, représentez-vous les intérieures, qui furent sans comparaison plus grandes. Que si vous êtes sensible aux premieres, comment pourrez-vous n’être pas touché des autres, jusqu’à en avoir le cœur percé de douleur ? L’ame du Sauveur voyoit clairement la divine Essence, comme elle la voit maintenant au Ciel : elle sçavoit combien Dieu mérite d’être honoré, & comme elle l’aimoit infiniment, elle désiroit aussi que toutes les créatures