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ne, qu’après avoir généreusement combattu.

Mais songez que comme il n’est point de plus rude guerre que celle-ci, puisqu’en combattant contre soi-même, on est combattu par soi-même ; il n’est point aussi de victoire, ni plus agréable à Dieu, ni plus glorieuse au vainqueur ? Car quiconque a le courage de mortifier ses passions, de dompter ses apétits, de réprimer jusqu’aux moindres mouvemens de sa propre volonté, il fait un œuvre d’un plus grand mérite devant Dieu, que si sans cela il se déchiroit le corps par des disciplines sanglantes, ou qu’il jeûnât plus austerement que les anciens Solitaires, ou que même il convertit plusieurs milliers de pecheurs.

En effet, bien qu’à prendre les choses en elles-mêmes, Dieu fasse beaucoup plus d’état de la conversion d’une ame, que de la mortification de quelque desir déreglé, chacun néanmoins doit mettre son principal soin à faire ce que Dieu demande particuliere-