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CHAPITRE XXXVIII.
Qu’on doit se réjoüit de toutes les occasions qu’on a de combattre pour acquérir les vertus, principalement de celles où il y a le plus de difficulté.
CE n’est pas assez de ne point fuïr les occasions de travailler pour acquérir la vertu, il faut les chercher ; il faut que dès qu’elles se présentent, nous les embrassions avec joye, & que celles où il y a le plus de mortification, nous soient toujours les plus agréables, comme elles nous sont les plus utiles. Rien ne nous paroîtra mal-aisé avec le secours du Ciel, si nous gravons bien avant dans notre esprit les considérations suivantes.
La premiere est, que les occasions sont des moyens propres, ou pour mieux dire, nécessaires à acquérir les vertus. De-là vient que lorsqu’on demande à Dieu les vertus, on lui demande par conséquent les moyens qu’il veut qu’on employe pour les obtenir.