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vous rougirez de la différence qu’il y a des uns aux autres. Que si vous venez à les comparer ensuite aux travaux du Fils de Dieu, dont toute la vie n’a été qu’une perpétuelle Croix ; quand même vous ne considéreriez en nulle sorte la dignité de la personne, & que vous n’auriez égard qu’à la grandeur de ses peines, & à cet amour si pur avec lequel il les a souffertes vous serez contraint d’avouer que jamais vous n’avez rien fait, ni rien souffert qui en approche.

Enfin, si levant les yeux au Ciel, vous envisagez la souveraine Majesté de Dieu, qui mérite des serviteurs infinis, vous verrez alors clairement que toutes vos bonnes œuvres sont pour vous un sujet de crainte, plûtôt que de vanité. C’est pourquoi quelque bien que vous fassiez, vous devez toujours dire avec un profond sentiment d’humilité : Mon Dieu ayez pitié de moi, qui suis un pecheur[1].

Gardez-vous aussi de publier trop

  1. Luc 18. 13.