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De faux dogmes détruits et d’erreurs étouffées,
Vous allez m’ériger cent illustres trophées ;
Par vos illustres soins mes écrits, à leur tour,
De t^ous les vrais savans vont devenir l’amour.
J’aperçois nos deux noms toujours joints l’un à l’autre,

Porter chez nos neveux ma gloire avec la vôtre ;
Et j’entends déjà dire en cent climats divers ;
« Descartes et La Vigne ont instruit l’Univers ».
  Car enfin je l’avoue et veux bien vous le dire,
La sage Elizabetb, la gloire de l’Empire,
Dont l’esprit surpassa les merveilleux attraits,
( Les morts ne flattent pas) ne vous valut jamais.
Aussi j’attends de vous cet insigne miracle,
Qu’enfin la vérité ne trouve plus d’obstacle,
Et que, malgré l’erreur et la prévention,
Tout l’Univers entier n’ait qu’une opinion
Je sens pourtant troubler ces grandes espérances,
Quand je vous vois cacher ces belles connoissances,
A vos meilleurs amis en faire un grand secret,
Et, quand vous en parlez, n’en parler qu’en secret.
Ah ! loin de les cacher sous un cruel silence,
Croyez-moi, donnez-leur toute votre éloquence,
Et pensez qu’après tout elles méritent bien
Que, pour les faire aimer, on ne ménage rien.
S’il est vrai que pour moi vous avez de l’estime ;
Pourquoi de la montrer vous faites — » vous un crime ?
Pensez-vous, en m’aimant, vous faire quelque tort ?