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des deux Armenies, ſans que je sçache à laquelle j’iray : & que le Roy de……..

Apres qu’Andramias eut leû ce qu’il y avoit d’eſcrit ſur ce fragment de Tablettes, il regarda Ortalque, comme pour luy demander qui eſtoit la perſonne qui le luy audit baillé ? Mais cet homme ſans luy en donner le loiſir, Enfin Seigneur, luy dit il, la Princeſſe Mandane eſt vivante : Quoy, s’écrierent Aglatidas & Andramias tout à la fois, la Princeſſe Mandane eſt vivante ? Ouy Seigneurs, reſpondit Ortalque, & ce que vous voyez eſcrit ſur ce morceau de Tablettes, eſt à mon advis de ſa main. La curioſité d’Andramias n’eſtant pas pleinement ſatisfaite, il preſſa Ortalque de luy apprendre tout ce qu’il sçavoit de la Princeſſe : & cet homme luy dit, que s’eſtant trouvé engagé dans la guerre de Pont & de Bithinie, lors qu’on l’y avoit envoyé, il y avoit eſté fort bleſſé : & eſtoit demeuré fort long temps malade, ſans pouvoir ſuivre Artaxe, qu’Aribée avoit r’apellé. Qu’en ſuitte voulant s’en revenir, il eſtoit arrivé en un lieu qui eſt au bord du Pont Euxin, à l’endroit où la riviere d’Halis s’y jette : & que là, eſtant un matin à ſe promener, il avoit veû un Vaiſſeau à trois ou quatre ſtades en mer, aupres duquel il y avoit un de ces grands Bateaux de bois de Pin, qui reſistent extrémement à la force des vagues, lors qu’il faut remonter les fleuve s, & qui ſervent ordinairement à porter des marchandiſes : dans lequel il avoit veû deſcendre pluſieurs perſonnes, & diſtingué meſme des femmes. En ſuitte de cela, il diſoit avoir veû le Vaiſſeau prendre