aller combattre ce Prince : & en effet la choſe reüſſit ſi heureuſement à Hidaſpe, qu’apres pluſieurs combats, il força les Retranchemens du Roy de Phrigie, & fit meſme ce Prince priſonnier. Mais comme Artamene luy avoit de l’obligation, du temps de la guerre de Bithinie, il obligea Ciaxare à le bien traiter. Il luy laiſſa le commandement de ce qui luy reſtoit de Troupes apres ſa deſtaite : à condition meſme qu’elles ne ſerviroient point au Siege de Babilone : le Roy de Phrigie ne pouvant ſe reſoudre, diſoit il, de combatre celuy qu’il eſtoit venu ſecourir. En effet Artamene les envoya en attendant, avec autant de Troupes de Medie, s’aſſurer ſeulement d’un paſſage qui eſtoit également advantageux au Roy de Phrigie, s’il vouloit s’en retourner, & à Ciaxare pour n’eſtre pas attaqué de ce coſté là. Il fit encore rendre la liberté au Prince de Paphlagonie, qui depuis ne l’a point abandonné : Enfin Seigneur, nous arrivaſmes à veüe de la ſuperbe Babilone : mais quoy que mon Maiſtre j’euſt trouvée tres forte, lors qu’il y avoit eſté ; elle la luy ſembla encore davantage à cette ſeconde fois : tant parce qu’il s’y connoiſſoit mieux, que parce qu’il y avoit un intereſt bien plus puiſſant. D’abord qu’il aperçeut ce magnifique Palais, qui s’eſleve au milieu de Babilone. C’eſt là, me dit il, Feraulas qu’il faut aller, & qu’il faut delivrer Mandane. D’abord il environna toute la Ville avec ſes Troupes, afin d’empeſcher que perſonne n’en ſortist, & de bien reconnoiſtre par où il la faudrait attaquer : Mais à vous dire la verité, les Murailles en ſont ſi hautes, ſi eſpaisses, & ſi fortes, que les Beliers n’y pouvoient rien faire : joint que de grands & larges foſſez pleins d’eau, empeſchoient que l’on n’en peuſt approcher
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