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bien qu’elle fuſt commiſe par ſon fils. Mais voyant que pour delivrer Mandane, il faloit prendre la premiere Ville du monde, & renverſer toute l’Aſie, il s’en affligea infiniment. Ce n’eſt pas que la grandeur de l’entrepriſe l’eſtonnast : mais c’eſt qu’il aprehendoit que le long temps qu’il faudroit pour l’execution d’un ſi grand deſſein, ne donnait loiſir au Roy d’Aſſirie, d’avoir recours à quelque violente reſolution contre la Princeſſe. Cependant Ciaxare ayant accepté l’offre du Roy de Perſe, Aduſius s’en retourna en diligence, pour en advertir le Roy ſon Maiſtre : & de toutes parts, l’on ne ſongea plus qu’à ſe preparer à la guerre. Le Roy d’Affine qui n’ignoroit pas les apres qui ſe faiſoient parmy les Medes, commença d’agir de ſon coſté, Mazare Prince des Saces, qui comme vous sçavez eſtoit ſon Vaſſal, & qui eſtoit alors dans Babilone, luy promit aſſistance : & vous n’ignorez pas Seigneur, que le Roy d’Arabie fit ce que vous fiſtes : c’eſt à dire qu’il prit le party du Roy d’Aſſirie. Auſſi eſt-ce pluſtost au genereux Thraſibule que je parle preſentement ; qu’à toute cette illuſtre Compagnie : n’y ayant que luy qui ignore tout ce qui me reſte à dire. Le Roy d’Hircanie interrompant alors Feraulas, luy dit qu’en effet c’eſtoit à Thraſibule qu’il devoit d’oreſnavant adreſſer la parole : que neantmoins quoy qu’il sçeuſt une bonne partie de ce qu’il avoit encore à raconter, il ne laiſſeroit pas d’eſtre bien aiſé de s’en rafraichir la memoire. Thraſibule remercia le Roy d’Hircanie, de la bonté qu’il avoit pour luy : & Feraulas reprit ſon diſcours de cette ſorte. Le Roy d’Aſſirie ſe preparant donc à la guerre ſuffi bien que nous, fut non ſeulement aſſuré du ſecours du Roy de Lydie,