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leur aprit ce qui c’estoit passé entre eux : si bien que n’ayant plus d’obstacle qui les empeschast de satisfaire leur curiosité ; ils s’assirent au mesme instant : & Feraulas prenant la parole, poursuivit de cette sorte, la narration que Chrisante avoit commencée leur jour auparavant.


SUITE
DE L’HISTOIRE
D’ARTAMENE.



LOrs qui je repasse en ma memoire, toutes les grandes actions que Chrisante vous raconta ; j’ay quelque peine a m’imaginer, qu’il soit possible que j’aye encore quelque chose à vous aprendre, & lors que je pense aussi, à tout ce qui me reste à vous dire, je ne puis presque concevoir, que Chrisante vous ait rien apris : tant il est vray que la vie de mon Maistre est extraordinaire, & emplie de choses merveilleuses. Je m’assure Seigneur (dit Feraulas au Roy d’Hircanie) que vous n’avez pas oublié, qu’apres le combat qu’il fit contre Philidaspe, dont il remporta tout l’avantage ; il se retira chez ce mesme Sacrificateur, qu’il avoit veû dans le Temple de Mars, lors qu’il estoit abordé à Sinope : & que de là il envoya vers le Roy & vers la Princesse faire ses excuses, du combat qu’il avoit fait : mais vous n’avez rien sçeu, si je ne me trompe, de ce qui suivit cét