aimoit, & dont il eſtoit aimé. Joint qu’apres avoir manqué à ce que devoit un honme de ſa condition, en ne voyant point Ciaxare, à ſon avenement à la Couronne : & apres que ſa jalouſie l’avoit en ſuitte empeſché de le ſuivre à la guerre, comme ſa naiſſance l’y obligeoit ; il ne voyoit nulle apparence de luy demander cette grace, & moins encore de l’obtenir, quand il la luy euſt demandée. Ce qui l’affligeoit le plus en cette rencontre, eſtoit qu’il sçavoit que l’ennemy declaré de la Maiſon d’Ameſtris l’avoit envoyé demander, ſans qu’il peuſt imaginer par où il pourroit traverſer ſon deſſein. Mais à quelque temps de là ; il reçeut un Paquet qui le ſurprit fort : car il trouva dedans les Expeditions de ce Gouvernement, que vous luy envoyaſtes au nom de Ciaxare. D’abord il eut une joye extréme de la choſe : & quoy qu’il ne sçeuſt pas bien preciſément d’où ce bon-heur luy venoit, neantmoins il ne devina point la verité : & il creut qu’elle s’eſtoit faite par le ſeul mouvement du Roy. De ſorte qu’il la publia avec plaiſir : exagerant comment il avoit eu ce Gouvernement ſans qu’il s’en fuſt meſlé, & ſans qu’il euſt employé perſonne pour luy. Toute la Ville fut donc luy faire compliment : & il ſouffrit meſme qu’Ameſtris reçeuſt viſite de tous ceux qui luy en voulurent rendre. Mais trois jours apres qu’il eut reçeu cette premiere nouvelle il en aprit une ſeconde, qui luy fut auſſi fâcheuſe, que l’autre luy avoit eſté agreable ; qui fut qu’un vieil Officier de la maiſon de Ciaxare qui eſtoit fort de ſa connoiſſance, & qui ne sçavoit pas les ſentimens d’Otane pour Ameſtris, parce que depuis ſon Mariage il n’avoit pas tardé en Medie : luy manda qu’il jugeoit à propos de l’advertir qu’il devoit remercier
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