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A L’INFORTUNEE AMESTRIS.

Je ne sçaurois conſentir de m’éloigner de vous, ſans vous demander pardon de la douleur que je vous cauſe. Je voudrais bien pouvoir ſoubaitter pour voſtre repos, que vous m’oubliaſſiez, abſolument : mais je vous advouë ma foibleſſe ; je ne sçaurois eſtre aſſez genereux pour cela : & je deſire au contraire, que je ne fois pas innocent des maux que vous ſouffrirez : & que le ſouvenir de ma conſtante paſſion, ſoit le plus rigoureux tourment de voſtre vie. Pour la mienne, je vous promets quelle ſera ſi malheureuſe, qu’à moins que d’eſtre la plus inhumaine perſonne du monde, vous aurez la bonté de me faire sçavoir que vous me pleignez, afin que je ne meure pas deſesperé.

AGLATIDAS.


Apres qu’Ameſtris eut leû cette Lettre les larmes aux yeux ; quoy qu’elle l’euſt voulu refuſer, nea