Page:Scudéry - Artamène ou le Grand Cyrus, quatrième partie, 1654.djvu/152

Cette page n’a pas encore été corrigée


LE PRINCE ARTAMAS, A L’INCOMPARABLE ELSIMENE.

Enfin mon amour a vaincu cette cruelle raiſon d’eſtat, qui s’oppoſoit à mon bon heur : & quand je ſerois aſſuré que pour vous avoir épouſée, je perdrois la Couronne que je dois un jour poſſeder, je ne laiſſerois pas de m’y reſoudre ; ne faiſant point de comparaiſon entre vous & cette Couronne. Mais ii faut pourtant eſperer, que les Dieux me la conſerveront, pour vous la donner un jour : cependant Thimettes a ordre de demander à la perſonne qui vous a donné la vie, & qui diſpose de vous, quand elle veut que je ſois heureux. Le Sacrificateur du Temple d’Apollon, m’a promis d’eſtre ſecret & fidelle : & je vous aſſure, ma chere Elſimene, que ce Nœud ſi ſerré que l’on y conſerve, eſt moins indiſſoluble que celuy qui attache mon cœur à voſtre ſervice.

ARTAMAS.