ne parle point : & Xenophon parle de celle d’Armenie, dont Herodote ne dit pas un mot. Ils renverſent de meſme l’ordre des guerres dont ils conviennent enſemble : car celle de Lydie precede celle d’Aſſirie dans Herodote : & celle d’Aſſirie precede celle de Lydie dans Xenophon. L’un parle de la Conqueſte de l’Egypte, l’autre n’en fait mention aucune : l’un fait expoſer Cyrus en naiſſant, l’autre oublie une circonſtance ſi remarquable : l’un met l’Hiſtoire de Panthée, l’autre n’en parle en façon du monde : l’un le fait mourir encore aſſez jeune, l’autre fort vieux : l’un dans une Bataille, l’autre dans ſon lict : toutes choſes directement oppoſées. Ainſi j’ay ſuivy tantoſt l’un & tantoſt l’autre, ſelon qu’ils ont eſté plus ou moins propres à mon deſſein : & quelquefois ſuivant leur exemple, j’ay dit ce qu’ils n’ont dit ny l’un ny l’autre : car apres tout, c’eſt une Fable que je compoſe, & non pas une Hiſtoire que j’écris. Que ſi cette raiſon ne ſatisfait pas pleinement
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