e Princeſſe n’eut pas pluſtoſt achevé d’eſcrire, que fermant la Lettre de Spitridate & la ſienne, elle les donna toutes deux à Chriſante : qui s’en retourna trouver ſon Maiſtre ; apres avoir reçeu autant de civilité de cette Princeſſe, que le trouble où elle eſtoit luy pouvoit permettre d’en avoir. Apres quoy, elle ſe mit à exagerer ſes infortunes, & à les repaſſer l’une apres l’autre, depuis le premier jour que Spitridate l’avoit aimée, juſques au moment où elle ſe ſepara de luy, & juſques à celuy où elle parloit. Cependant Cyrus qui ne cherchoit qu’à l’obliger, ne manqua pas auſſi toſt qu’il eut leû ſon Billet, de luy renvoyer la Lettre de Spitridate, par celuy qui l’avoit aportée ; & de luy reſpondre en ces termes.
CYRUS A LA PRINCESSE ARAMINTE.
Comme les loix de la guerre ne doivent jamais faire contrevenir à celles du reſpect que l’on doit aux Perſonnes de voſtre condition & de voſtre vertu, je n’ay ſans doute ſait que ce que j’eſtois obligé de faire : mais pour vous, Madame, vous avez eſté beaucoup au de la de ce que vous deviez. Cependant tout ce que je vous puis