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Il faut du moins que ma confiance égalle voſtre civilité : & que comme vous n’avez pas voulu voir une Lettre que ſelon les loix de la guerre vous pouviez ouvrir, ſans choquer la bien-ſeance : je vous en monſtre une que je devrois vous cacher, ſi vous n’eſtiez, pas auſſi diſcret que genereux. Vous pourrez juger apres l’avoir leuë, que la Fortune eſt bien ingenieuſe à me perſecuter : puis que meſme ſans que vous y contribuyez rien, vous augmentée, mes deſplaiſirs. Je vous ſuplie touteſfois, de pardonner au malheureux Spitridate, le crime qu’il commet en vous en ſuppoſant un : & de m’aider à pleindre ſes malheurs, & à ſoulager les miens. Vous le pouvez ſi vous voulez me renvoyer ſa Lettre que je vous envoye, par celuy qui l’a aportée, afin que je sçache un peu mieux, en quel eſtat eſt ce malheureux Prince.

ARAMINTE.


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